3 signes de détresse pshychologique

Le 10 septembre est la Journée mondiale de la prévention du suicide. Pour souligner cette journée, on te présente 3 signes qui sont associés à la détresse psychologique et aux idées suicidaires. Si tu remarques ces signaux chez une personne de ton entourage ou que toi-même tu les vis, nous t’invitons à contacter Le centre de prévention suicide Arthabaska-Érable. L’organisme est ouvert 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Le numéro pour la MRC de L’Érable est le 819 362-8581.

Commençons par défaire des mythes entourant le suicide et les personnes aux idées suicidaires.

  • Parler de suicide augmente les risques que la personne passe à l’acte.
    Poser directement la question « Penses-tu au suicide? » n’encourage pas le passage à l’acte. Dans plusieurs cas, cela produit l’effet inverse : on ouvre la porte pour que la personne nous communique ce qu’elle ressent, ce qu’elle vit et ce qui se passe dans sa tête au quotidien. Même sans idée suicidaire, la personne peut parfois utiliser la question comme un pont pour te partager ses inquiétudes et ses sentiments. C’est important de l’écouter et n’hésite pas à lui proposer des ressources.
  • Les gens qui ont des idées suicidaires veulent mourir.
    Le suicide est perçu comme une solution de dernier recours pour arrêter de souffrir. La personne ne veut pas mourir, elle veut juste arrêter de souffrir. Elle a l’impression d’avoir utilisé toutes les ressources et que c’est peine perdue de continuer à essayer de s’en sortir. C’est, entre autres, pour cette raison qu’il est important de poser la question « as-tu des idées suicidaires? » pour comprendre la situation, mais surtout pour trouver le tout petit détail qui lui donne encore du plaisir. Cette petite lueur de joie est précieuse parce que, souvent, c’est le dernier élément qui encourage la personne à ne pas commettre d’acte irréparable.
  • Les personnes qui ont des idées suicidaires sont tout le temps tristes.
    Ce que la personne vit versus ce qu’elle projette peut être complètement différent. En effet, il est possible d’être dans une période plus déprimante, sans nécessairement présenter les symptômes tels que la fatigue, la tristesse et la perte d’intérêt pour ce qui l’anime. La personne avec des idées suicidaires peut être aussi fonctionnelle que celle sans idée suicidaire. Selon son tempérament, elle peut utiliser les sourires, les rires et les activités comme un « camouflage » de comment elle se sent réellement. C’est pourquoi, il ne faut pas toujours se fier aux apparences et, dans le doute, en discuter avec la personne.
  • Le suicide est un acte spontané qui survient sans avertissements.
    Même s’il y a souvent un élément déclencheur qui amène la détresse psychologique et les idées suicidaires : une rupture, des problèmes financiers, de la violence physique et psychologique et les diagnostics de problèmes de santé. Il est rare que soudainement une personne décide de passer à l’acte. C’est un geste réfléchi et, comme mentionné plus haut, une solution de dernier recours. Avant de se rendre à poser le geste, la personne a regardé toutes ses options et, pour elle, il ne reste qu’une seule issue : le suicide.

Revenons au sujet du jour; les signes de détresse psychologique. Premièrement, qu’est-ce que la détresse psychologique?

La détresse psychologique est l’accumulation d’émotions négatives et de problèmes qui, lorsqu’étendue sur une longue période, peut conduire à la dépression, à l’anxiété et aux pensées suicidaires. Habituellement de courte durée, elle peut survenir à la suite d’un événement stressant ou d’un traumatisme. La personne en détresse psychologique a des changements de comportement, comme la colère, la nervosité, la tristesse ou l’absence d’émotions, de la difficulté à dormir ou une grande fatigue, l’isolement, la perte d’appétit ou un très grand appétit et les sautes d’humeur.

Les changements de comportement sont un des premiers signes de détresse psychologique. La personne risque de s’isoler tranquillement. Ça peut être en ne participant plus aux activités de groupe ou en arrêtant de répondre aux messages et aux appels. Dans certains cas, les sorties à l’extérieur de la maison sont réduites au minimum et les tâches, comme aller à l’épicerie, peuvent être une lourde charge. La personne est aussi plus sensible, elle a de la difficulté à contenir ses émotions. La colère, la tristesse, l’irritabilité et le stress seront difficiles à gérer. Dans certains cas, une insensibilité est plutôt remarquée. Le manque de motivation et l’absence de réaction font donc aussi partie des signaux à surveiller.

Sans essayer de gratter le bobo, tu peux t’informer sur ce que la personne vit. Si ce que la personne te dit est seulement négatif, il faut que tu fasses attention de ne pas empirer la situation en disant : « Tu as raison, ce n’est vraiment pas facile ce que tu vis. ». Concentre ton énergie sur ce qui la rend heureuse, ou du moins, moins malheureuse. Manifeste ton soutien et offre-lui du temps en ta compagnie peut briser l’isolement associé à la détresse psychologique.

Une personne en détresse psychologique avec des pensées suicidaires peut avoir le réflexe de « mettre ses choses en ordre », c’est-à-dire, faire ou mettre à jour son testament, vendre ou donner des objets et avoir envie de dire au revoir à son entourage. Si la personne est dans une période difficile depuis des semaines ou des mois et que, du jour au lendemain, sans gros changement dans sa vie, elle semble avoir retrouvé son mode de vie normal et que, tout à coup, tout semble bien aller pour elle, pose-lui des questions et ne baisse pas ta garde. Il arrive que des personnes qui décident de poser un geste suicidaire soient heureuses et sereines, comme si plus rien ne les dérangeait, quelques jours avant de passer à l’acte.

Un autre signe de détresse psychologique est les phrases sur le suicide. Dans les dernières années, les jeunes ont commencé à incorporer des éléments liés à la santé mentale dans leurs discours. Souvent dits à la blague ou en insulte, leurs propos banalisent les troubles mentaux. « Tu es bien bipolaire aujourd’hui. », dit à une personne qui change d’émotions rapidement, « Je vais faire une dépression. », dit la personne qui a beaucoup de travaux scolaires. Même si elles sont dites à la blague, ces phrases sont problématiques parce qu’elles minimisent les enjeux liés aux troubles de santé mentale.

La banalisation amène aussi un autre problème : il est difficile de discerner le vrai du faux en situation réelle. Il faut avoir le réflexe de s’inquiéter, de poser des questions et, au besoin, d’en parler avec une personne qualifiée. Mieux vaut prévenir que subir. Certaines phrases sont plus inquiétantes que d’autres : « Vous seriez mieux sans moi. », « Je n’apporte rien de bon. », « La vie n’en vaut plus la peine. » et « Je ne m’en sortirai jamais. »

On observe parfois des signes de détresse psychologique à la suite d’un événement difficile. Une personne qui vit une situation, telle qu’une rupture, la perte d’un emploi, le décès d’un proche, un diagnostic médical, des problèmes financiers ou un événement traumatique (agression, accident, etc.) est à risque de vivre de la détresse psychologique. Ça ne veut pas dire qu’elle pense au suicide, mais ce sont définitivement des périodes à surveiller. S’informer sur le quotidien de la personne, lui parler régulièrement, s’intéresser à ce qu’elle vit est super important pour rester à l’affût des signes de détresse.

Les périodes de l’année peuvent aussi être un élément déclencheur. On pense au temps des Fêtes, qui est parfois un stress financier et social. C’est aussi un moment où la consommation d’alcool est fréquente et est différente de la vie quotidienne. Les anniversaires de décès ou encore des périodes de changement, comme l’automne, qui peut être difficile pour plusieurs raisons : retour à l’école, diminution de la lumière naturelle, diminution des sorties extérieures, tout cela peut paraître banal, mais ce sont des facteurs qui affectent beaucoup de personnes.

On termine en disant que tu n’es pas responsable des actions des autres. Même si tu as de l’importance dans la vie d’une personne, que tu remarques les signaux, que tu offres ton soutien, que tu es à l’écoute et que tu vas chercher l’aide nécessaire, il est possible qu’une personne choisisse quand même de s’enlever la vie, et ce n’est pas ta faute.

Nos intervenants et intervenantes sont disponibles si tu as besoin de soutien afin de surmonter une épreuve difficile. Le centre de prévention du suicide Arthabaska-Érable est là pour les personnes avec des idées suicidaires, les proches qui ont besoin d’aide ainsi que les personnes qui sont endeuillées par le suicide. On te laisse quelques sources intéressantes sur le sujet.

Association québécoise de la prévention du suicide

Info-Santé 811

Jeunesse, J’écoute

Suicide.ca

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